06-2019 – Comment rêver l’exposition ? Une recherche, avec Barbara Breitenfellner

WVZ 109 (détail), 2009, collage et sérigraphie, collection Sabine Schirdewahn et Matthias Wagner K © Barbara Breitenfellner

Comment rêver l’exposition ? Quelles formes, quelles figures, quels espaces occuperont l’exposition quand elle est rêvée avant (et pendant) d’être réalisée ? Quand le rêve n’est pas le sujet, mais le mode opérationnel de celle-ci ?
Suite à des séances de travail en étroite collaboration avec Barbara Breitenfellner, Displays et ses étudiantes-chercheuses Bettina Blanc-Penther, Inès Moreno et Fanny Terno, ont été développées des questions concernant l’exposition-installation et la possibilité d’expérimenter le hors- champ qui peut faire des expositions un espace de possibles.

En collaboration avec le CPIF et l’artiste, le groupe expérimentera une « recherche par l’exposition » in situ. Les membres du groupe habiteront pendant une nuit l’exposition au CPIF, expérimenteront celle-ci comme milieu qui influe de manière invisible mais viable les comportements, les pensées, et les rêves. Expérimentant en situation réelle les analogies entre rêve et exposition comme moments de songe, comme espace-temps suspendus tel un pas, ces habitant·es-chercheur·ses expérimenteront l’exposition-installation comme « temps du doute si je rêve ou suis éveillé » (Jean-Luc Nancy, Tombe de sommeil, Paris, Éditions Galilée, 2007, p. 56) durant une nuit en discutant, déambulant, dormant, filmant…

Enfin, un atelier de recherche public, « Comment rêver l’exposition ? », se tiendra en juin avec l’artiste et historienne d’art Stéphanie Jamet-Chavigny, spécialiste de « regards sur le sommeil ». Celui-ci aura comme objectif d’approfondir l’expérimentation de l’exposition. Il sera suivi par une rencontre dans l’exposition lors de laquelle Florian Ebner, chef de service du cabinet de la photographie du Centre Pompidou/MNAM, échangera avec l’artiste autour de cette question : « Comment exposer l’image ? ».

4-12-2018 – Conférence : J. Emil Sennewald « Exposition / Aussetzen » Staatliche Akademie der Bildenden Künste, Karlsruhe

En traduisant le terme d’exposition dans le sens plus large d’interruption, attention, mise en lumière, comme argumentaire ou mise en danger, la pratique d’exposer est présentée comme étant plus large que la simple présentation sous forme d’accrochage. En partant du project-room Café au lit qu’il a tenu avec l’écrivaine Andrea Weisbrod pendant 3 ans dans son appartement parisien, J. Emil Sennewald développera sa recherche par l’exposition en présentant Displays et le projet Surexpositions dont il est responsable à l’école de beaux arts ESACM où il enseigne en tant que professeur de philosophie. La conférence était possible grâce à un partenariat ERASMUS entre l’ESACM et la Staatliche Akademie der Bildenden Künste Karlsruhe.

Photographie : Benjamin Hochart lors d’une performance dans le cadre de la soirée Roven à Café au lit le 28 novembre 2011

L’exposition comme acte : Guantanámo @ John Jay College

Après que le Centre de la Photographie Genève a montré, moyennant les œuvres de la photographe américaine Debi Cornwall, « un autre visage de Guantanamo », c’est à New York City, dans les couloirs du John Jay College of Criminal Justice, un département de la City University of New York à Midtown Manhattan, que la figure de la détention se révèle. « Ode to the sea » montre 36 pièces fait par huit détendus, dont quatre ont été relâchés.

Un acte curatorial qui porte moins sur le valeur esthétique des pièces que sur le statut judiciaire de leurs auteurs. Il a déclenché une vague de publications et un débat publique sur celui-ci : désormais, le gouvernement des États-Unis a interdit que ces pièces soient emportées par des avocats pour être exposées en liberté. L’administration menacent les détendus à réduire leurs pièces « en cendres » et qu’ils seront expropriés de leur travail.

Un cas d’étude pour Displays : l’exposition fonctionne par sa viralité à travers des différents médias, et instrumentalise, comme on l’a pu voir partiellement lors de la documenta 14, ses objets comme moyen pour des fins politiques. Ceci change le statut de l’exposition et de sa curatrice, la professeure du crime en art, Erin Thompson : elles deviennent vecteurs d’émancipation et de mise en question des limites – de l’état, de la justice, de l’art. À suivre …

Source : Art from Guantánamo Bay

2017 – Collaboration avec l’ESACM : Sur-expositions

Sur-expositions – acteurs, images, projections d’une nouvelle tendance est un groupe de recherche situé à l’ESACM, École Supérieure d’Art Clermont Métropole et coordonné par Jacques Malgorn, Camille Varenne, J. Emil Sennewald. Partant du phénomène redondant de l’« artafricanisme », il a pour objectif à soulever des questions sur la fonction et le fonctionnement de l’exposition comme dispositif et comme mode d’identification des lieux, objets et sujets artistiques, particulièrement au moment d’une « sur-exposition » d’artistes d’une scène identifiée comme « innovatrice ». Ce projet se veut le point de départ pour des futurs projets de recherche artistique questionnant l’Europe, l’Afrique et le Monde.

Conçu en collaboration avec le groupe de recherche EnsadLab Displays, des réunions de travail prévues pour le 7 et 8 décembre à Clermont-Ferrand permettront d’identifier des axes principales pour discuter des explications du nouvel élan afro-européen, de soulever des positions exemplaires, notamment en photographie et film, d’analyser le rôle de festivals, biennales et foires et de préciser les écosystèmes impliqués et les espaces de critique possibles.

En appliquant la pratique d’une recherche par l’art, le groupe mène son travail non pas en confirmant l’émergence de l’art contemporain africain, mais plutôt en agissant avec. L’objectif n’est pas de se dissocier de l’objet de recherche pour l’analyser, mais au contraire de faire corps, et d’éprouver ses différentes formes et états. Le dialogue et l’échange sont donc au cœur de la méthodologie. Pour articuler cette pensée collective, les rencontres doivent se construire en amont, pour densifier le lien et créer les conditions d’une parole élargie et libre de circulation.

Ces journées sont donc principalement dédiée à l’organisation des journées de rencontre « sur-expositions », qui auront lieu début mai 2018 à l’ESACM.

Pour davantage d’informations contacter jesennewald@esacm.fr

LE MUSÉE EXPOSÉ – Jean-Loup Amselle – Éditions Lignes

Un excellent petit livre permettant d’identifier les enjeux de l’exposition aujourd’hui comme étant ceux d’une exposition tout court et non pas des expositions en musées. En fait il montre bien que les musées eux-mêmes sont désormais sujet d’exposition pour pouvoir agir comme vecteurs de « contemporanéité » : « On a donc affaire à une géopolitique et à un marché international des identités et des mémoires dont le musée est le contemporain puisque les questions politiques sont désormais devenues largement des questions identitaires, mémorielles, de reconnaissance, et que celles-ci se jouent largement au sein d’un espace un d’un syntagme muséal national et international. (…) Au sein du musée, le public vient en effet c´lébrer le spectacle de sa propre aliénation en tant que sujet social agissant. » (p. 42)

Source : LE MUSÉE EXPOSÉ – Jean-Loup Amselle – Éditions Lignes

On a Possible Passing from the Digital to the Symbolic | Yuk Hui

(c) Julien Salaud, cliché: Sophie Lloyd

Un essai qui pose une question centrale pour la discussion des possibilités d’emancipation des technologies numériques: celle de la capacité de symbolisation, autrement dit de la possibilité de distanciation et donc de culturation propre à ce que ces technologies proposent. On a su symboliser les astres, va-t-on arriver à symboliser des algorithmes? « What is inside the transition from the symbolic to the digital? Are symbols reducible to the digital? Under what condition can we pass from the digital to the symbolic? In order to elaborate on this questioning, I would like rst to present the relation between symbolization and technology as a contradiction. »

Source : (99+) On a Possible Passing from the Digital to the Symbolic | Yuk Hui – Academia.edu

Kaelen Wilson-Goldie : Curators Who Don’t Curate 

Publié le 5 juin 2012, ce papier marque le commencement de la notion du « post-curatorial » et donne une base pour connaître des acteurs et lieux qui y sont associés. Regardez aussi les autres articles sur curating & it’s institutions dans Red Hook Journal.
Source : Red Hook Journal, 6 juin 2012

Geert Lovink, On the social media ideology

«Now that we live fully in social media times, it has become pertinent to do precisely that: link techne with psyche.» … «What remains particularly unexplained is the apparent paradox between the hyper-individualized subject and the herd mentality of the social.» … «One function of ideology as defined by Louis Althusser is recognition, the (in)famous interpellation of the subject that is being called upon.»

L’essai publié sur e-flux arrive bien a circonscrire les enjeux actuels d’idéologie. Même si il manque de retourner la question d’idéologie sur elle-même – comment l’idéologie apparente devienne-t-elle le propre des i-industries et donc leur contradiction – il est tres utile pour penser la question de la critique aujourd’hui et notamment celle de l’exposition.

View From Nowhere

October 9, 2004 Nathan Jurgenson had a good point by questioning the viewpoint or more precisely the situation and positioning of the gaze in big data realities. Which might bring us to discuss the spectator’s viewpoint altogether: the modern subject has been designed by exhibition, confronting Renaissance’s geometrical perspective, giving large place to all kinds of imaginary greatness and domination (see Jean Cristofol’s discussion of the anti atlas and his precise critique of cartographie). Now, if the view from nowhere becomes generalized (again) and in realm of positivist phantasies of almightiness is used by industrial firms to manipulate users, how can we reconsider gaze in the exhibition space to put the critics of illusionary but authoritarian, reductionist and simplifying subject-making at stake?

Source : View From Nowhere

Manifesto for a Post-Digital Interface Criticism

Andersen, Christian Ulrik, and Søren Pold’s 2011 seminal article about not only the possibilities and necessities of critical thinking under digital conditions, but about its form. Interesting to discuss further the displays-term and to ask about the surface – core-paradigm.

http://mediacommons.futureofthebook.org/tne/pieces/manifesto-post-digital-interface-criticism

Digital Solidarity by Felix Stalder

Actually discussed for Kultur der Digitalität which hasn’t been, sadly enough, translated yet, Felix Stadler asked the right questions on the possibilities and the conditions on solidarity in digital conditions in this book, published 2013:

Felix Stalder’s extended essay, Digital Solidarity, responds to the wave of new forms of networked organisation emerging from and colliding with the global economic crisis of 2008. Across the globe, voluntary association, participatory decision-making and the sharing of resources, all widely adopted online, are being translated into new forms of social space. This movement operates in the breach between accelerating technical innovation, on the one hand, and the crises of institutions which organise, or increasingly restrain society on the other. Continuer la lecture de « Digital Solidarity by Felix Stalder »

29-6-2016 – Conférence : After post-digital writing

Dans le cadre d’une série de conférences sur l’art contemporain et sa critique, J. Emil Sennewald intervient au département d’histoire de l’art, Ruhr-Université Bochum. Sujet de sa conférence : « After post-digital writing – für eine Kritik im Zeitalter des Digitalen ». Il y développe notamment l’impact du digital sur la notion d’exposition et les conséquences de cela pour les pratiques artistiques et critiques.

Image : cage d’escalier de la bibliothèque de l’université du Ruhr à Bochum, avec une œuvre de Heinz Kasper en 2012, (c) photo : Marion Nelle