Le groupe de recherche EnsadLab Displays et le Labex ICCA reçoivent Clémence Agnez (curatrice et philosophe, co-coordinatrice de Glassbox, Paris) et et des membres du collectif Non-Breaking Space (Hervé Bréhier, Sébastien Maloberti, Marion Robin et Marjolaine Turpin) à Clermont-Ferrand. Exocène est un cycle de quatre rencontres organisées par EnsadLab Displays et le Labex ICCA, consacré aux nouveaux contextes d’expérimentation pour les expositions en art. Cette troisième rencontre est dédiée aux expériences menées par deux structures collectives, dont on évoquera ainsi les potentialités et problématiques spécifiques.
Jeudi 29 novembre 2018
EnsAD, 31 rue d’Ulm 75005 Paris
Capture audio de la rencontre :
La Tôlerie, ancien garage réhabilité en 2003 à l’initiative de la ville de Clermont-Ferrand, accueillait jusqu’à présent des commissaires d’expositions pour imaginer et mettre en œuvre une programmation d’art contemporain. Aujourd’hui, la ville de Clermont-Ferrand a choisi de prêter sa confiance à trois associations clermontoises (Artistes en résidence, In Extenso et Les Ateliers) regroupées en une quatrième : Non-breaking space ( ). À la demande de la municipalité, Non-breaking space dessinera sur les trois prochaines années un projet spécifique et inédit pour l’espace d’art contemporain la Tôlerie. Les vernissages et temps conviviaux vont s’enchainer au rythme des pleines lunes. Ils mettront en rapport des invitations, des collaborations, des partenariats. Le projet dans son ensemble sera découpé en trois temps, trois saisons qui articulent et mettent en dialogue l’apparition successive des trois composantes de cet espace : la lumière, le sol, les murs, faisant de l’espace lui-même le sujet principal. Des rubriques, de natures différentes, viendront également marquer une autre temporalité, convoquant divers registres d’activités, ainsi que plusieurs formes d’apparitions et de narrations.
Glassbox est une association à but non-lucratif qui vise à promouvoir la création contemporaine émergente en arts. Gérée par des artistes qui administrent l’espace d’art du 4 rue Moret, elle permet à de jeunes créateurs d’accéder à une forme de visibilité spécifique à chaque démarche et oeuvre à proposer des formats hybrides de production et de diffusion de l’art contemporain. Attachée à rendre visible la création émergente, l’équipe de Glassbox est elle-même composée de jeunes artistes. Elle n’a cessé de se modifier tout au long de ses quinze années d’activité, à la fois dans le but de se maintenir au plus près des réseaux de jeunes diplômés d’école d’art, mais aussi pour permettre à ses membres, une fois devenus plus confirmés, de se consacrer pleinement à leur démarches personnelles. Le bureau de départ comptait des noms qui ont fait date par la suite, comme Yann Kopp ou Stéphane Doré, puis les rangs de l’association ont été tenus entre autres par Elfie Turpin, Nicolas Tilly, Nicolas Julliard, Oriol Nogues, le collectif 1.0.3., Sabrina Issa, Stéphane Despax, Emilie Schalck, etc. L’équipe est aujourd’hui composée de Clémence Agnez, Margaux Estivill, Alisson Haguenier et Adrienne Louves accompagnés d’invités et collaborateurs.
Exocène
Série de rencontres, groupe de recherche EnsadLab Displays & Labex ICCA
Dans le sillon des contre-cultures, du « do it yourself » et des artist run spaces, un nombre important de lieux et réseaux créent des expositions dans des conditions exogènes vis-à-vis des institutions. On s’intéresse ici particulièrement aux expositions, plutôt qu’à la production qui peut davantage concerner les friches. Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte numérique lié notamment aux réseaux sociaux et aux plateformes comme les tiers-lieux. Ils dessinent une « ère du dehors » où l’investissement d’espaces inédits fait levier pour inventer des libertés d’expérimentation.
Les quatre rencontres Exocène accueillent ainsi des responsables de lieux et dispositifs qui créent des conditions singulières d’expérimentation pour les expositions. Parfois – mais pas toujours – menés dans des économies précaires, ils se caractérisent souvent par des modes de relations très spécifiques à leurs territoires. Pensés en alternative aux dispositifs institutionnels devenus parfois moins opérants dans leur contexte, visant à faire levier pour inventer des conditions et pratiques publiques de l’art, ces cadres renouvellent-ils le potentiel des expositions qu’ils accueillent ? Quelle est la spécificité des relations qu’ils instaurent avec leurs environnements et le public ? Quels obstacles rencontrent-ils ? Comment développer des contre-espaces tout en luttant pour leur nécessaire reconnaissance ?
Organisé à l’Ensad, ce programme est composé de 4 rencontres réunissant chaque fois deux invité·es en dialogue avec le groupe Displays et le public : Small is Powerful le 18 octobre, avec Juliette Fontaine (Capa Aubervilliers) et Julie Portier (La Salle de Bains, Lyon), En réseau le 14 novembre, avec Lucie Orbie (50° Nord) et David Quilés Guilo (The Wrong Biennale), Jouer collectif le 29 novembre avec Clémence Agnez (Glassbox) et un·e membre du collectif &Nbsp; (Clermont-Ferrand), La Grande échelle le 15 janvier, avec Sylvie Boulanger (CNEAI) et François Quintin, directeur délégué de Lafayette Anticipation.
Organisateurs
Dirigé par Thierry Fournier et J. Emil Sennewald, Displays est un groupe de recherche d’EnsadLab, premier en France dédié à la recherche-création sur l’exposition. Il vise à interroger et expérimenter les formes et les enjeux des expositions contemporaines : évolution des objets exposés (au sens large), des rôles, espaces et temporalités des expositions, positionnements critiques vis-à-vis des pouvoirs et industries culturelles. Son activité comprend deux volets : une approche de recherche par l’exposition, qui déploie des situations d’exposition comme moments de recherche sur ses enjeux ; et des échanges publics avec les acteurs de ce champ (colloques, rencontres, publications). Ces dernières adoptent chaque fois délibérément des protocoles et échelles bien spécifiques visant à qualifier les modalités d’interactions entre ses invité·es pour les adapter aux sujets abordés et aux méthodes de travail qu’ils relatent.
Le Laboratoire d’Excellence ICCA (Industries Culturelles et Création Artistique) est un laboratoire de recherche interdisciplinaire centré sur les pratiques et les marchés de la culture, de l’art et des loisirs. Créé en 2011, ICCA a pour principaux objectifs la définition de nouveaux modèles économiques et de régulation, l’étude des nouveaux usages et des marchés émergents et celle de la transformation des cadres juridiques, aussi bien dans les secteurs traditionnels que dans l’univers numérique.ICCA rassemble des équipes de plusieurs universités appartenant à différentes disciplines (sociologie, économie, droit, communication, sciences de l’éducation, design). ICCA est aussi un lieu de dialogue avec les organismes professionnels et les acteurs industriels des secteur de la culture et des arts. ICCA est un programme de recherche financé par le programme « Investissement d’Avenir ».