18-10-2018 – Rencontre : Exocène #1, Juliette Fontaine (CAPA, Aubervilliers) & Julie Portier (La Salle de Bains, Lyon)

Le groupe de recherche EnsadLab Displays et le Labex ICCA reçoivent Juliette Fontaine (artiste, commissaire d’exposition, autrice et directrice du Capa – Centre d’Arts Plastiques d’Aubervilliers) et Julie Portier (critique et commissaire d’exposition, co-directrice artistique de La Salle de bains, Lyon). Exocène est un cycle de quatre rencontres EnsadLab Displays / Labex ICCA, de octobre 2018 à janvier 2019, consacré aux nouveaux contextes d’expérimentation pour les expositions en art. Sous le titre Small is Powerful, cette première rencontre est dédiée aux expériences menées par deux lieux de « petite échelle », dont on évoquera les potentialités et problématiques spécifiques.

Jeudi 18 octobre
Ensad, 31 rue d’Ulm, 75005 Paris

Capture audio de la rencontre :


Juliette Fontaine est artiste plasticienne, autrice et commissaire d’exposition. Elle dirige le CAPA – Centre d’Arts Plastiques d’Aubervilliers, association reconfigurée en 2014 à son initiative qui organise aujourd’hui à la fois des expositions d’art contemporain en appartement dans le quartier de la Maladrerie à Aubervilliers, des rencontres sur l’art et de nombreuses propositions et enseignements en direction des amateurs. Implanté depuis longtemps dans le quartier de la Maladrerie, créé entre 1975 et 1986, dont l’expérimentation architecturale visait une transformation sociale, le CAPA s’adresse ainsi à la fois au territoire de l’Ile de France et à son propre contexte urbain, particulièrement défavorisé. Sa recherche d’espaces pour ses expositions l’a conduit à proposer un partenariat à l’OPH d’Aubervilliers qui lui met à disposition des logements sociaux entre deux locations, ainsi transformés en lieux d’exposition temporaires. Le CAPA implique profondément les habitants dans le déroulement des évènements, tout en proposant un réel travail de médiation et d’inscription auprès du public. Leur caractère éphémère s’adresse à tous les protagonistes des lieux, qu’ils soient habitants, artistes ou visiteurs.

Julie Portier est journaliste, critique d’art et commissaire d’exposition indépendante, co-directrice artistique de La Salle de bains à Lyon. Diplômée de l’Université Rennes II, elle contribue régulièrement depuis 2007 à des revues spécialisées sur l’art, auteure également de nombreux textes monographiques. Elle a été résidente à Mains d’Œuvres (Saint-Ouen) de 2013 à 2015 en menant des projets d’écriture, d’exposition, de programmation et d’édition, puis critique associée en 2015 au centre d’art La Passerelle (Brest). Depuis 2015, elle est enseignante à l’ESSAAA, école supérieure d’art d’Annecy, où elle mène un programme sur l’histoire et les pratiques actuelles de l’exposition et de l’édition. La Salle de bains est une association fondée par Gwenaël Morin, Lionel Mazelaygue et Olivier Vadrot en 1998 à Lyon. Les activités de la Salle de bains reposent sur la production d’œuvres, d’expositions, d’éditions d’artistes contemporains nationaux et internationaux de générations différentes, et d’événements liés de manière transversale à la programmation annuelle du lieu. La Salle de bains assure l’accès et l’accompagnement de cette programmation auprès de divers types de publics issus de son territoire d’implantation. Elle travaille au développement de réseaux et à la conception de projets. Depuis 2016, La Salle de bains est implantée dans le 1er arrondissement de Lyon. L’espace se propose comme un lieu de convergence et de redéploiement d’une activité élargie hors du cadre de l’exposition.

Exocène

Série de rencontres, groupe de recherche EnsadLab Displays & Labex ICCA

Dans le sillon des contre-cultures, du « do it yourself » et des artist run spaces, un nombre important de lieux et réseaux créent des expositions dans des conditions exogènes vis-à-vis des institutions. On s’intéresse ici particulièrement aux expositions, plutôt qu’à la production qui peut davantage concerner les friches. Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte numérique lié notamment aux réseaux sociaux et aux plateformes comme les tiers-lieux. Ils dessinent une « ère du dehors » où l’investissement d’espaces inédits fait levier pour inventer des libertés d’expérimentation.

Les quatre rencontres Exocène accueillent ainsi des responsables de lieux et dispositifs qui créent des conditions singulières d’expérimentation pour les expositions. Parfois – mais pas toujours – menés dans des économies précaires, ils se caractérisent souvent par des modes de relations très spécifiques à leurs territoires. Pensés en alternative aux dispositifs institutionnels devenus parfois moins opérants dans leur contexte, visant à faire levier pour inventer des conditions et pratiques publiques de l’art, ces cadres renouvellent-ils le potentiel des expositions qu’ils accueillent ? Quelle est la spécificité des relations qu’ils instaurent avec leurs environnements et le public ? Quels obstacles rencontrent-ils ? Comment développer des contre-espaces tout en luttant pour leur nécessaire reconnaissance ?

Organisé à l’Ensad, ce programme est composé de 4 rencontres réunissant chaque fois deux invité·es en dialogue avec le groupe Displays et le public : Small is Powerful le 18 octobre, avec Juliette Fontaine (Capa Aubervilliers) et Julie Portier (La Salle de Bains, Lyon), En réseau le 13 novembre, avec Lucie Orbie (50° Nord) et David Quilés Guilo (The Wrong Biennale), Jouer collectif le 29 novembre avec Clémence Agnez (Glassbox) et un·e membre du collectif &Nbsp; (Clermont-Ferrand), La Grande échelle le 29 janvier, avec Sylvie Boulanger (CNEAI) et François Quintin, directeur délégué de Lafayette Anticipation.

Organisateurs

Créé en 2015 par Thierry Fournier et J. Emil Sennewald, le groupe de recherche EnsadLab Displays est le premier programme doctoral en France dédié à la recherche-création sur l’exposition. Il vise à interroger et expérimenter les formes et les enjeux des expositions contemporaines : évolution des objets exposés (au sens large), des rôles, espaces et temporalités des expositions, positionnements critiques vis-à-vis des pouvoirs et industries culturelles. Son activité comprend deux volets : une approche de recherche par l’exposition, qui déploie des situations d’exposition comme moments de recherche sur ses enjeux ; et des échanges publics avec les acteurs de ce champ (colloques, rencontres, publications). Ces dernières adoptent chaque fois délibérément des protocoles et échelles bien spécifiques visant à qualifier les modalités d’interactions entre ses invité·es pour les adapter aux sujets abordés et aux méthodes de travail qu’ils relatent.

Le Laboratoire d’Excellence ICCA (Industries Culturelles et Création Artistique) est un laboratoire de recherche interdisciplinaire centré sur les pratiques et les marchés de la culture, de l’art et des loisirs. Créé en 2011, ICCA a pour principaux objectifs la définition de nouveaux modèles économiques et de régulation, l’étude des nouveaux usages et des marchés émergents et celle de la transformation des cadres juridiques, aussi bien dans les secteurs traditionnels que dans l’univers numérique.ICCA rassemble des équipes de plusieurs universités appartenant à différentes disciplines (sociologie, économie, droit, communication, sciences de l’éducation, design). ICCA est aussi un lieu de dialogue avec les organismes professionnels et les acteurs industriels des secteur de la culture et des arts. ICCA est un programme de recherche financé par le programme « Investissement d’Avenir ».

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EnsadLab Displays – www.displays.ensadlab.fr
Coordination Thierry Fournier & J. Emil Sennewald
Etudiantes-chercheuses 2018-2019 : Bettina Blanc-Penther, Inés Moreno, Fanny Terno

Image : courtesy Claude Lévêque, Cérémonie, dispositif in situ dans un appartement de La Maladrerie, CAPA – Centre d’Arts Plastiques d’Aubervilliers, 2017. Photographie Julie Joubert / ADAGP.